Communiqué de la Conférence des Evêques de France du 10 janvier sur Fiducia Supplicans
« Le Conseil permanent [de la CEF] reçoit cette déclaration comme un encouragement aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui s’adressent à eux en demandant humblement l’aide de Dieu. Ils les accompagnent ainsi sur leur chemin de foi pour qu’elles découvrent l’appel de Dieu dans leur propre existence et y répondent concrètement.
Fiducia Supplicans rappelle la doctrine de l’Église catholique qui, conformément aux desseins de Dieu inscrits dans la création et pleinement révélés par le Christ Seigneur (n° 11), comprend le mariage comme union exclusive, stable et indissoluble, entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants (n° 4). C’est ce que nous recevons de Jésus lui-même sur le mariage et son indissolubilité (cf. Mt 19, 3-9).
Nous recevons également de Jésus-Christ l’appel à un accueil inconditionnel et miséricordieux, puisque Jésus n’est pas venu appeler des justes mais des pécheurs que nous sommes tous. Fiducia Supplicans rappelle que ceux qui ne vivent pas dans une situation leur permettant de s’engager dans le sacrement de mariage, ne sont exclus ni de l’Amour de Dieu, ni de son Église. Elle les encourage dans leur désir de s’approcher de Dieu pour bénéficier du réconfort de sa présence et pour implorer la grâce de conformer leur vie à l’Évangile.
C’est en particulier à travers des prières de bénédiction, données sous une forme spontanée, non ritualisée, hors de tout signe susceptible d’assimilation à la célébration du mariage, que les ministres de l’Église pourront manifester cet accueil large et inconditionnel. »
Signataire de ce texte, notre évêque Mgr Rougé a été interviewé sur FranceInfo (le 11 janvier)
*Franceinfo : Avez-vous une lecture restrictive du texte du Saint-Siège ?
Mgr Rougé : Le texte du Saint-Siège sur le mariage et les bénédictions avant Noël a suscité des interrogations, voire des malaises, et nous le prenons au sérieux.
[…] Nous avons à manifester l’amour de Dieu pour tous et pour chacun, ce qui passe par le fait de prier avec et sur les personnes.
Dans votre communiqué, vous parlez de bénir les personnes qui s’adressent à vous, pas les couples. Comment expliquez-vous cette nuance ?
Mgr R. La bénédiction s’adresse aux personnes. Il faut bien comprendre le mot bénédiction. Comme évêque, je passe mon temps à rencontrer les gens qui me disent, quelle que soit leur situation de vie : « Monseigneur, bénissez-moi. Ma fille est malade, ma mère est morte ». Qu’est-ce que je réponds à ces personnes ?
[…] Une chose est de rappeler que, par fidélité à l’Évangile, le mariage, c’est un homme et une femme, et en même temps de manifester que l’amour de Dieu peut rejoindre chacun s’il ouvre son cœur à la lumière de l’Évangile.
Des fidèles homosexuels disent que dans 10 ans, la bénédiction des couples homosexuels, ce sera un non-sujet. Vous l’entendez ?
Mgr. R. Nous avons à être fidèles à Jésus-Christ, à l’amour insurpassable qu’il offre au monde et qui dépasse ce qui se trame dans l’histoire telle qu’elle va. Puis, l’attention à chacun. Il me semble que cette unité de l’amour et de la vérité que nous essayons de porter, elle sera durablement le chemin de l’Église.