Symptomatique de l’idéologie du genre : le refus de l’altérité sexuelle, sous-jacent à la polémique de l’homme enceint.

Il est symptomatique de la logique LGBT que la ministre Isabelle Rome ait soutenu (le 22 août) la campagne de communication du Planning Familial vantant la possibilité pour un homme de devenir « enceint ». Cette position ministérielle est dans la ligne de nombreux faits politiques marqués l’idéologie du genre  : la loi sur la double filiation maternelle adoptée le 29 juin 2021, la circulaire Blanquer sur la prise en compte de « la transition de genre » à l’Ecole, la loi du 31 janvier 2022 réprimant les actes « visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne ».
Madame Rome ne semble pas troublée par le fait qu’aucun individu porteur d’une paire de chromosomes XY ne peut, ni ne pourra avoir un utérus fonctionnel ! Rappelons-le, les greffes d’utérus, si elles sont faisables depuis quelques années sur des femmes jeunes, ne pourront être faites sur des hommes (du fait de l’absence d’artère utéro-ovarienne). Mais ceux qui parlent « d’homme enceint » ne se posent pas de question : pour eux, il suffit qu’une femme prétende être un homme pour qu’elle le soit réellement. BFM-TV a voulu le montrer, ce même 22 août, grâce à une interview d’une femme ayant accouchée en 2019 et ayant « opéré une transition de genre » ; l’argumentation s’est tout de suite orientée vers des questions d’ordre juridique : les transgenres ont « encore beaucoup de droits à acquérir en matière de santé et de filiation ». Selon l’idéologie dominante dans le monde politico-médiatique, la définition du sexe est d’ordre administratif : est homme toute personne qui arrive à convaincre un bureaucrate qu’il est de genre masculin !
Pour ces idéologues, au sein de l’humanité il existe non pas deux sexes, mais un spectre continu des sexes. Selon cette théorie initiée par la biologiste et militante féministe Anne Fausto-Sterling, les sexes sont multiples et « la matière même des corps résiste à la bi-partition mâle et femelle ». Pour justifier cela, ce courant se focalise sur l’existence de pathologies rares d’intersexualité° qui sont de l’ordre de 10 ou 15 pour dix mille naissances (et non pas 170 comme l’écrivait Fausto-Sterling en 2000). En pratiquant un amalgame avec d’autres syndromes dus à des déséquilibres hormonaux, les nouveaux clercs affirment que le sexe d’un individu est seulement une caractéristique « assignée à la naissance » et en concluent que pour chaque individu n’importe quel rôle vis-à-vis de la filiation peut être justifié (Macron ne s’était-il pas désolé le 26 janvier 2020 que nous pensions que le père est nécessairement un mâle ?)
En fait, pour nos idéologues, le sexe n’a pas d’importance, seul compte le genre que la personne se choisit ; ils ne cessent donc de promouvoir la transsexualité et de récuser la nécessité de l’altérité sexuelle pour la procréation.


C’est sans doute parce que cette altérité sexuelle est un des fondements de l’anthropologie chrétienne, que la nouvelle religion des puissants fait de sa remise en cause quasiment un dogme.

On lance des anathèmes ou des menaces de poursuites judiciaires à ceux qui contestent ce dogme en les accusant d’enfreindre le sacro-saint principe de non-discrimination.

R. S.

° Il s’agit par exemple de malformations génétiques du type XXY, du type X-seul ou du syndrome de testicule féminisant (affectant un garçon ayant des testicules cachés et une absence de pénis prévalence très inférieure à un pour dix mille).