Après l’arrêt du 24 juin de la Cour suprême américaine annulant la décision de 1973 concernant l’avortement, la classe politico-médiatique française a eu des réactions hystériques.
Que dit cet arrêt ? Pour la majorité des juges de la Cour Suprême, « la Constitution ne fait aucune référence à l’avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit ». Il convient d’annuler l’arrêt de 1973 « Roe contre Wade » qui « était totalement infondé dès le début ». Celui-ci déclarait contraire à la Constitution toute loi interdisant l’avortement en-deçà du stade de viabilité du fœtus, estimé entre 24 et 28 semaines de gestation.
Ainsi chaque Etat fédéré redevient libre d’autoriser ou non les avortements et d’en spécifier les conditions.
Une victoire pour la cause pro-vie américaine !
Ce retour à un situation conforme au principe de subsidiarité a été mal vécu par le monde médiatique français et nos nouveaux clercs. Pour eux et pour Madame le Premier Ministre, il faut de toute urgence inscrire « le droit à l’avortement dans la Constitution » pour le « sacraliser ». Et sans s’arrêter en si bon chemin, il faut aussi l’inscrire « dans la charte des droits fondamentaux au niveau européen ». Car « en ce moment on voit qu’il y a des régressions, l’Histoire se remet à marcher dans le mauvais sens », dixit Madame Borne.
De fait, un des vrais sens de notre Histoire, c’est l’enfoncement de l’Europe dans un hiver démographique avec un taux de fécondité moyen qui a chuté au niveau de 1,53 enfants/femme (alors que le taux de remplacement des générations est de 2,1).
Alors que l’inflation vient perturber le monde économique et fait planer des risques sociaux importants, alors que des risques sérieux pèsent sur notre approvisionnement énergétique et qu’une famine risque de s’étendre en Afrique, on s’étonne que notre Premier Ministre ne trouve rien de plus urgent que se précipiter au siège du Planning Familial ce 29 juin (sachant que des représentants de cette association se trouvent déjà dans la plupart des ministères !). En fait, cette fuite en avant pour IVG est conçue pour satisfaire l’opposition de gauche et les lobbys dominants.
Pour cette éventuelle modification de la Constitution, il faudrait aussi l’accord du Sénat (avant un référendum) ; puissent nos sénateurs ouvrir les yeux sur cette mascarade !
(cf. ci-dessous la Tribune de Fréderic Rouvillois, professeur de droit constitutionnel, publiée dans le FigaroVox)