Dans son interview du 10 mars, Macron affirme au sujet du projet de loi « Fin de vie » :
« Si un patient souhaite, dès lors, accéder à cette nouvelle « aide », il pourra en formuler la demande et recevra l’avis « collégial » de l’équipe médicale sous quinze jours. En cas d’avis favorable, il lui sera délivré une prescription, valable pendant trois mois, d’une substance létale. […Son] administration est effectuée par la personne elle-même ou, lorsque celle-ci n’est pas en mesure d’y procéder physiquement, à sa demande, soit par une personne volontaire qu’elle désigne lorsque aucune contrainte d’ordre technique n’y fait obstacle, soit par le médecin ou l’infirmier qui l’accompagne. »
Il s’agit donc bien d’un suicide assisté (1° cas) ou d’une euthanasie (2° cas) contrairement à ce qui est affirmé
Mgr de Moulins-Beaufort a réagi ce même 10 mars :
Notre pays devrait être, depuis la loi Claeys-Leonetti, un pays en pointe sur les soins palliatifs. Le président de la République présente un texte tout ficelé sur ce qu’il appelle l’aide à mourir mais, sur les soins palliatifs, de vagues promesses avec un chiffrage tout à fait approximatif. C’est l’équilibre exactement inverse de ce que [la ministre de la Santé] m’avait décrit mercredi matin.
[…] Ce qui est annoncé ne conduit pas notre pays vers plus de vie, mais vers la mort comme solution à la vie. Je l’ai dit comme beaucoup d’autres et je le redis : les Français n’envisageraient pas de la même manière la fin de vie si les soins palliatifs étaient chez nous une réalité pour tous partout, comme le voulait la loi dès 1999. Ces derniers temps, non seulement rien n’a été fait pour apporter des soins palliatifs là où il n’y en a pas, mais les moyens de plusieurs services existants ont été réduits encore. C’est cela la vérité.
[…] Appeler ‘loi de fraternité’ un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution
[…] Je suis stupéfait que les Ehpad soient mentionnés parmi les lieux possibles. Comment réagiront les autres résidents ? A quel double jeu veut-on contraindre les personnels soignants ?
[]Par ailleurs nulle part n’apparaît une clause de conscience spécifique.