L’Education Nationale a publié début mars un programme officiel pour une éducation à la sexualité qui sera obligatoire dans le public et le privé sous contrat à raison de 3 heures par an (dès la rentrée 2024).
En préambule de ce programme, il est indiqué que cette éducation affective, relationnelle et à sexualité (EARS) « exprime un engagement collectif de la Nation ». En fait, le contenu du programme suit le discours médiatique dominant (acceptation de toutes les formes de sexualité, priorité au plaisir, promotion de l’identité de genre, familles diverses : hétéroparentales, homoparentales, etc..).
On décrit dès le plus jeune âge la sexualité adulte. On est désormais loin de la circulaire de sept 2018 du Ministère indiquant que cette EARS à l’école élémentaire doit être faite « sans dimension sexuelle sensu stricto ».
Mais banaliser la sexualité adulte comme s’il s’agissait d’un « plaisir comme un autre » revient à gommer les limites au lieu de les renforcer, et le faire dans le monde de l’enfance n’est en rien de la prévention. L’objectif affiché de « prévention des violences sexuelles » est donc un mensonge de l’Administration.
Les Préconisations finales sont révélatrices : « une information est adressée à l’ensemble de la communauté éducative et en particulier aux familles, pour présenter et expliquer l’esprit des moments et séances mis en place – et cela afin dissiper les inquiétudes et les représentations erronées. »
Les parents ou les « familles » ne sont donc mentionnés que pour dissiper leurs inquiétudes et non leur demander leur accord, ni les informer des dates des séances ni de leur contenu réel.
« Un document repère est édité […] à destination des élèves, indiquant les personnes référentes au sein de l’établissement […] ou les centres de ressources extérieurs auxquels les élèves peuvent faire appel en cas de besoin. »
Les parents ne sont pas nommés comme destinataire dudit document, quant aux intervenants extérieurs, leur seule qualité requise est la possession un agrément venant du Ministère.
Comme le fait remarquer le Secrétariat de l’Enseignement Catholique, il aurait fallu faire « mention des parents, comme premiers éducateurs des enfants et donc comme parties prenantes de cette éducation ».
Bien sûr, lors de la définition du contenu cette éducation sexuelle, l’administration a écarté les représentants des parents mais aussi des médecins spécialistes de la psychologie des enfants et des jeunes (le seul médecin présent dans le comité ad hoc chargé de la rédaction du rapport était un infectiologue).
Or, le médecin psychiatre Christian Flavigny rappelle que pour un jeune enfant, la sexualité est en rapport avec la relation affective entre ses deux parents car il a intégré plus ou moins consciemment le fait que sa venue au monde est liée à cette relation.
De plus, « l’éducation à la sexualité » n’est pas une discipline comme les autres faisant partie de l’instruction. Cette « éducation » – qu’il faudrait appeler « affective et sexuelle » – ressort de l’intime et non du collectif ou des « connaissances ». Elle est à distinguer du contenu des cours de biologie (SVT) parlant du système reproductif – qui devrait rester au niveau biologique et ne pas s’aventurer dans le domaine juridique ou psychologique.
S’il devait exister une éducation affective et sexuelle à l’école ou au collège, elle devrait être organisée et mise en œuvre par les parents d’élèves ce qui leur permettrait de sortir de l’idéologie dominante ; et cela en groupe non-mixte bien sûr et dans le respect des différences de développement pubère des enfants d’une même classe.
N.B. N’oubliez pas qu’il existe un parcours « Grandir et aimer » organisé par les AFC destiné aux enfants de 8 à 11 ans (et leurs parents)