L’euthanasie en marche ! Hypocrisie et individualisme

Salon des écrivainscatholiques de langue française

Voici que l’euthanasie nous est proposée comme « progrès sociétal » pour l’an prochain.

On pourrait disserter sur le récent avis du Comité Consultatif National d’Ethique : qu’y a-t-il de changé pour qu’il recommande ce qui était proscrit en 2016 (loi Clays – Leonetti) ?

On pourrait disserter aussi sur l’hypocrisie d’une « Convention citoyenne » qui est pilotée par les sachants d’en haut, alors que tout est déjà décidé par le gouvernement.

On pourrait s’interroger sur l’introduction du mot « médical » dans le terme de « suicide médicalement assisté ».

Sur le fond, ce suicide assisté est proposé au nom de l’autonomie et de la liberté ; mais quelle autonomie, quelle liberté ? certes dans la souffrance et dans la maladie on se reconnaît dépendant. Mais ce n’est pas honteux d’être dépendant ; et tous préfèreraient des mains fraternelles qui réchauffent à la solitude glaciale de l’autonomie.

De plus, nous dit-on, le suicide médicalement assisté est injuste pour ceux qui sont trop faibles pour s’administrer eux-mêmes le produit létal : au titre de l’égalité, ce serait au médecin de commettre l’acte fatal.

Derrière ces arguties, la société nous renvoie l’image des personnes qui souffrent, comme des déchets inutiles et coûteux. La culpabilité (de se sentir un fardeau) en plus de leur souffrance crée une pression intolérable pour les plus vulnérables et leurs proches, cela leur fait offense.

Cette référence à la liberté et l’égalité est hypocrite, car il y a surtout un argument économique non-dit mais bien présent (les soins palliatifs sont beaucoup plus chers qu’une piqure létale !)

Appelons surtout la Fraternité : l’éthique collective est de soigner, au nom de la solidarité. Ce devoir de la société ne peut pas s’effacer devant des demandes individuelles. Ce n’est pas une question de moyens, mais bien de volonté.

On nous dit qu’il s’agit de choisir sa mort. N’est-ce pas plutôt ici la société qui choisit la mort pour ceux qui sont devenus (trop) vulnérables ?

On nous dit que le but est de permettre à chacun de mourir « dans la dignité ». Or la dignité n’est pas de ne pas souffrir ; pour tout homme, l’indignité serait de ne plus compter pour personne, au point de n’avoir plus qu’à mourir. La dignité, c’est d’être aimé pour ce qu’on est, même et surtout âgé, affaibli, souffrant ; pas parce qu’on est beau, fort ou utile. Comme le dit le P. de Bellescize : « Mourir dans la dignité, c’est certainement bénéficier de soins qui apaisent les souffrances de l’esprit et du corps. Mais c’est aussi mourir en ne servant à rien, et en étant aimé quand même. Non pour ce qu’on a, mais pour ce qu’on est. »

« Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance » (Dt 30, 19).

N’hésitez pas à contacter votre député, vos sénateurs pour leur dire votre opposition au futur projet de loi sur l’euthanasie.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s