Pressions morales. Les dérives de loi Coutelle

Toute personne qui exercerait une « pression morale » sur une femme enceinte serait passible de prison. Telle est la logique de la troisième version du texte de la loi Coutelle – concoctée à la hâte le 6 décembre et votée le 7 par le Sénat.

Est punissable de deux ans d’emprisonnement … le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une IVG … en exerçant, par tout moyen, des pressions morales et psychologiques, des menaces ou tout acte d’intimidation à l’encontre des personnes cherchant à s’informer sur une IVG, des personnels médicaux et non médicaux travaillant dans les établissements [hospitaliers ou des centres de planification familial], des femmes venues y subir une IVG.

Ce texte, sujet à toute sorte d’interprétations possibles, est tout aussi inadmissible que les précédents.

En effet, comment définir ces « pressions morales » ? Jusqu’à présent la morale correspondait aux règles qui aident les hommes à diriger leurs actes libres. Mais dans l’esprit des socialistes, il semblerait qu’il existe une nouvelle morale selon laquelle « mon corps m’appartient », l’avortement étant une issue normale de la grossesse. Toute parole se référant à une autre morale, la morale de nos pères -pour parler comme Jules Ferry- ou celle du décalogue, serait passible de poursuites pénales. On pourrait aller en prison si devant une femme enceinte on se permettait de citer le pape François : « l’avortement est un péché grave ». Tout discours ne correspondant pas à « la morale » du Planning Familial ( même si cela concerne l’évidence de séquelles post-abortives) pourrait constituer une telle pression. Ainsi ce type de discours tenu devant une personne qui désire « s’informer sur une IVG »,  serait passible de peine de prison. Mais que désigne exactement l’expression « s’informer sur une IVG » ? Que retiendront les tribunaux comme critères ? On entre dans une judiciarisation totale de la vie sociale.

Le but de cette loi n’est pas le bien commun, mais l’intimidation.

On le voit d’ailleurs avec Laurence Rossignol qui utilise allègrement la calomnie quand elle dénonce «des lobbies anti-avortement qui ont beaucoup d’argent et des sources de financement pas toujours transparentes». De qui se moque-t-on quand on sait que le Planning Familial (Fédération d’Associations loi de 1901) emploie environ 700 personnes avec un budget annuel de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros par an ? Alors que les associations gérant les sites qui n’ont l’heur de plaire à nos militantes-ministres ont des budgets de quelques dizaines de milliers d’euros et sont, pour la pluparti entièrement gérés par des bénévoles.

Le gouvernement et Madame Coutelle ont concocté cette loi pour obéir au Planning Familial qui déclarait dans un Communiqué (28 septembre 2015).

La mise en place d’un numéro unique répond à une revendication de longue date du Planning Familial : l’accès égal de toutes et tous à une information claire, exacte et sans jugement sur les questions liées à la sexualité. L’IVG est incluse dans les compétences de ce numéro vert : il s’agit d’un signal fort qui fait de l’avortement un événement de la vie sexuelle des femmes au même titre que la contraception, la grossesse, ou la prévention des infections sexuellement transmissibles. Cela contribue à lever le tabou sur l’IVG et participe à sa déstigmatisation. C’est la meilleure réponse aux stratégies des opposants.es qui diffusent leurs messages mensongers et culpabilisants sur leurs sites internet et autres dispositifs de communication.

Heureusement des voix lucides se sont élevées contre ce dévoiement. Par exemple, le sénateur LR Alain Millon qui a dénoncé une manoeuvre politique : «Nous sommes bien là face à une manipulation, ou pour le moins à une instrumentalisation de cette question essentielle pour le droit des femmes, à des fins peut-être politiciennes. Pourquoi une telle urgence à légiférer? Pouvez-vous évaluer l’incidence de ces réseaux sur la liberté de choix des femmes?». Et, bien sûr, les députés courageux Gosselin, J-F Poisson, Christian Jacob, Isabelle Le Callennec, Hervé Mariton, le Sénateur Retailleau etc..

La partialité de la grande presse.

Celle-ci suit aveuglément la position du Planning. Par exemple, le journal « le Monde » qui oeuvre clairement pour déstabiliser et intimider les « sites anti-IVG » (synonyme d’opprobre pour le politiquement correct). Mais aussi le Figaro qui n’a jamais mentionné le rôle moteur -connu de tous- du Planning Familial et qui n’a jamais retransmis les propos très forts du cardinal Vingt-Trois, ni l’opposition du député LR Dominique Tian lors de la Commission Parlementaire du 23 novembre. Sans parler bien sûr d’Europe 1, RTL et tout le service public dont France-Info qui dès le 17 septembre lançait les attaques contre les « sites anti IVG ».

Il semble que cette urgence décrétée par Valls juste avant qu’il ne parte ne permette pas la sérénité. Tout cela risque de nous entrainer vers une société totalitaire sur une question qui devrait relever de l’intime. A moins que la future majorité n’y mette le holà.

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