Diffusée le 27 mars. Extraits.
« [La légalisation du suicide assisté] serait inconciliable avec la nécessaire prévention du suicide et emporterait une négation de l’obligation de porter assistance à toute personne en péril, qui exprime un devoir de fraternité justement sanctionné par la loi pénale (article 223-6 du Code pénal). Elle irait également à l’encontre de l’interdiction de la provocation au suicide (article 223-13), en permettant de donner des indications ou des moyens de se suicider. Et elle risquerait d’enclencher un insidieux mouvement d’intolérable pression sur les personnes gravement malades, ou seulement très âgées et dépendantes, pour qu’elles réclament cette aide à mourir puisque d’autres y auraient recours.
[… Quant à l’euthanasie], comme le proclame la Convention européenne des droits de l’homme, « la mort ne peut être infligée intentionnellement ».
[… Toute exception à ce principe] minerait le socle de l’indispensable confiance que les personnes malades doivent pouvoir mettre dans les professionnels de santé. Cette confiance repose sur le serment d’Hippocrate, qui domine la déontologie des médecins : une personne malade, affaiblie, endormie ne peut s’en remettre sans crainte à ses soignants que parce que ceux-ci, par profession, protègent la vie en ayant promis de ne jamais provoquer délibérément la mort.
Cette confiance serait dramatiquement emportée, pour laisser place à la méfiance et au soupçon.
En outre, les professionnels de santé se trouveraient placés devant d’inextricables conflits de devoirs pesant sur leur conscience, sans compter les risques de dérives et le caractère illusoire de toute tentative d’encadrement.
Toute autre solution visant à provoquer délibérément la mort représenterait une régression de la civilisation et de l’humanité.