Synode. Plutôt que les sentiments des journalistes, lire le texte

Synode sur la famille. Plutôt que les sentiments des journalistes – qui veulent instiller le doute sur le « caractère indissoluble du mariage » – il convient de lire le vrai document final du synode. En voici donc quelques extraits, notamment ceux des paragraphes les plus sensibles.

La famille fondée sur le mariage de l’homme et de la femme est le lieu magnifique et irremplaçable de l’amour personnel qui transmet la vie.

La famille, dans sa vocation et dans sa mission, est un trésor de l’Eglise.

Par. 8.

Les conditions culturelles qui jouent sur la famille offrent dans de vastes parties du monde un cadre contrasté, notamment sous l’influence massive des médias.[…On peut] mentionner une certaine vision du féminisme, qui dénonce la maternité comme une façon d’exploiter la femme et un obstacle à sa pleine réalisation. On constate aussi une tendance croissante à considérer la conception d’un enfant comme un simple instrument de l’affirmation de soi, à obtenir par tous les moyens.

Un défi culturel de grande envergure émerge aujourd’hui avec l’idéologie du « genre »  (idelogia del gender) qui nie la différence et la réciprocité naturelle entre un homme et une femme. Elle nous projette dans une société sans différence de sexe, et sape la base anthropologique de la famille. Cette idéologie conduit à des projets éducatifs et à des orientations législatives qui promeuvent une identité personnelle et une intimité affective radicalement séparées de la différence biologique entre masculin et féminin. L’identité humaine est laissée à un choix individuel, qui peut évoluer dans le temps. Dans la vision de la foi, la différence sexuelle humaine porte en elle l’image et la ressemblance avec Dieu (cf. Gn 1). « Cela nous dit que non seulement l’homme pris en soi est à l’image de Dieu, non seulement la femme prise en soi est l’image de Dieu, mais aussi que l’homme et la femme, comme couple, sont l’image de Dieu. Nous pouvons dire que sans l’enrichissement réciproque dans cette relation …tous deux ne peuvent même pas comprendre pleinement ce que signifie être homme et femme… L’annulation de la différence [sexuelle] est le problème, pas la solution. » (François, audience 15 avril 2015).

Par. 32.

Dans le monde actuel, ne manquent pas les tendances culturelles qui visent à imposer une sexualité sans limites dont il s’agit d’explorer tous les versants, même les plus complexes. La grande diffusion de la pornographie et de la commercialisation du corps, favorisées aussi par un mauvais usage d’internet, doivent être dénoncées avec fermeté…

La chute démographique, due à une mentalité antinataliste et promue par des politiques mondiales de « santé reproductive », menace le lien entre les générations. Il en résulte un appauvrissement économique et une perte d’espérance généralisée.

Par. 57.

Le mariage chrétien ne peut pas se réduire à une tradition culturelle ou à une simple convention juridique, c’est un véritable appel de Dieu qui exige un discernement attentif, une prière constante et une maturation adéquate. Il faut donc des parcours de formation qui accompagnent la personne et le couple.

Par. 64.

Concernant le drame de l’avortement, l’Eglise affirme le caractère sacré et inviolable de toute vie humaine et s’engage concrètement en faveur de celle-ci.

Par. 76

Concernant les familles qui compteraient parmi elles des personnes à tendance homosexuelle, l’Église répète que quiconque, indépendamment de ses tendances sexuelles, doit être respecté dans sa dignité, et accueilli dans le respect, en prenant garde d’éviter « tout signe de discrimination injuste ». Une attention particulière sera réservée à l’accompagnement de ces familles…

Concernant les propositions visant à assimiler les unions entre personnes homosexuelles au mariage, il n’existe absolument aucun fondement en vertu duquel les unions homosexuelles pourraient être considérées comme étant similaires, de près ou de loin, au projet de mariage et de famille de Dieu. Le mariage est sacré, alors que les actes homosexuels vont à l’encontre de la loi morale naturelle. Les actes homosexuels « ferment l’acte sexuel au cadeau de la vie. Ils ne sont pas issus d’une véritable complémentarité affective et sexuelle. »

Par. 83

Le témoignage de ceux qui, malgré les conditions difficiles, n’entament pas une nouvelle union, restant fidèles au lien sacramentel, mérite reconnaissance et soutien de la part de l’Église. Celle-ci veut leur montrer le visage d’un Dieu fidèle à son amour et toujours capable de redonner force et espérance. Les personnes séparées ou divorcées mais non remariées, qui sont souvent des témoins de la fidélité matrimoniale, doivent être encouragées à trouver dans l’eucharistie la nourriture qui les soutiendra dans leur situation

Par 84

Les personnes baptisées ayant divorcé puis s’étant remariées au civil devraient être mieux intégrées au sein des communautés chrétiennes, selon diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandales. La logique de l’intégration est la clé de leur accompagnement pastoral, parce que, non seulement nous savons qu’ils appartiennent au Corps du Christ et à l’Eglise mais ils peuvent en avoir une expérience joyeuse et féconde. Ils sont baptisés, ils sont frères et sœurs, l’Esprit Saint conserve en eux, des dons et des charismes pour le bien de tous. Leur participation peut s’exprimer en différents services ecclésiaux: il importe donc de discerner comment les différentes formes d’exclusions actuellement pratiquées dans le domaine liturgique, pastoral, éducatif et institutionnelles, peuvent être dépassées.

Ils doivent, non seulement, ne pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme des membres vivants de l’Eglise, la ressentant comme une mère qui les accueille toujours, qui prend soin d’eux avec affection et les encourage sur le chemin de la vie et de l’Evangile. Cette intégration est nécessaire pour le soin et l’éducation chrétienne de leurs enfants, qui doivent être considérés comme les plus importants. Pour la communauté chrétienne, cet accompagnement ne représente pas un affaiblissement de sa propre foi ni de son témoignage en faveur du caractère indissoluble du mariage. Il s’agit là d’une expression de la charité de l’Église.

Par. 85.

Saint Jean-Paul II nous a offert un critère général qui reste la base pour l’évaluation de ces situations : « Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide » (FC). Il est donc du devoir des prêtres d’accompagner les personnes concernées sur la voie du discernement selon l’enseignement de l’Église et les orientations de l’évêque. Dans ce processus, il sera utile de faire un examen de conscience, par des moments de réflexion et de pénitence. Les divorcés remariés devraient se demander comment ils se sont comportés vis-à-vis de leurs enfants quand leur union conjugale est entrée en crise ; s’il y a eu des tentatives de réconciliation ; quelle est la situation du conjoint abandonné ; quelles conséquences a la nouvelle relation sur le reste de la famille et la communauté des fidèles ; quel exemple elle offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage. Une réflexion sincère peut renforcer la confiance dans la miséricorde de Dieu qui ne doit être refusée à personne. En outre on ne peut nier que dans certaines circonstances «l’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées » (CEC, 1735) du fait de divers conditionnements. En conséquence, le jugement sur une situation objective ne doit pas mener à un jugement sur « l’imputabilité subjective ». Dans certaines circonstances, les personnes rencontrent de grandes difficultés à agir différemment. Tout en maintenant une norme générale, il est donc nécessaire de reconnaître que la responsabilité par rapport à certaines actions ou décisions n’est pas la même dans tous les cas. Le discernement pastoral, en tenant compte de la conscience de chacun formée de façon droite, doit prendre en charge ces situations. Il en est de même pour les conséquences des actes accomplis, qui ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas.

Par 86.

Le parcours d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. La discussion avec le prêtre, dans le for interne, concourt à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une participation plus pleine à la vie de l’Église et sur les étapes qui peuvent la favoriser et la faire grandir. Dans la mesure où il n’y a pas de gradualité dans cette loi (cf. FC), ce discernement ne pourra jamais faire abstraction des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église. Pour que cela se produise, il faut garantir les conditions nécessaires d’humilité, de discrétion, d’amour de l’Église et de son enseignement, dans la recherche sincère de la volonté de Dieu et dans le désir de lui répondre de façon plus parfaite.


Note FC = Familiaris Consortio, CEC = Cath Eglise Catholique

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