À l’heure du grand débat, les médias vont-ils écouter ce que pensent vraiment les Français, et laisser s’exprimer des opinions différentes voire opposées sur les grands sujets de société ?
On peut en douter au vu de l’émission “le monde en face” diffusée mardi 29 janvier à 20h30 sur France 5 : un chef-d’œuvre de “pensée unique” où, pendant 70 minutes, tous les intervenants s’extasient sur les nouvelles possibilités offertes par la GPA et l’extension de la PMA. Pourtant ces sujets sont loin de faire consensus en France; si consensus il y a, c’est même plutôt contre, comme l’a montré la consultation organisée l’année dernière lors des états généraux de bioéthique, qui a recueilli 80% d’avis défavorables. Et les raisons ne manquent pas : l’intérêt de l’enfant d’abord, bafoué au profit de désirs d’adultes, qui vont jusqu’à le priver délibérément de père dans le cas de la PMA; mais aussi la condition des femmes soumises, à travers la GPA, à une nouvelle forme d’esclavage économique dans des pays parmi les plus pauvres – et qui au demeurant commencent à réagir : la Thaïlande, le Cambodge et l’Inde ont ainsi interdit la GPA au profit de couples étrangers. Mais ce commerce sordide est loin d’être éradiqué, des cliniques cambodgiennes ayant par exemple déménagé au Laos. S’il y a besoin d’un consensus à mon sens, c’est donc bien pour interdire la GPA au niveau international. Nos médias qui ne se privent pas de critiquer Donald Trump pour sa politique en matière d’immigration ou de lutte contre le réchauffement climatique feraient bien de s’intéresser aux agences commerciales et mères porteuses qui y prolifèrent et organisent un business le débat confisqué mondial de la procréation, en toute impunité..