Lettre ouverte à mon Sénateur : la loi des puissants contre les petits

Monsieur le Sénateur,

A l’heure où se prépare le vote de la loi dite de bioéthique, je voudrais vous redire toute mon inquiétude face à l’instauration d’une double filiation maternelle (PMA sans père) et à ce projet de marchandisation de l’embryon humain considéré comme matériau. Les Français qui se sont intéressés à ce projet s’y sont majoritairement opposés lors des états généraux de la bioéthique de 2018. Le vote d’une telle loi serait un mauvais signal pour la démocratie, il consacrerait le pouvoir exorbitant des puissants à l’encontre du nouveau-né, des petits et de la famille – car on décrète que la paternité peut être délibérément et définitivement escamotée.

Or, les milieux médiatiques, culturels et universitaires se mobilisent en faveur de la loi, sous la pression du lobby dominant dans les médias (bien introduit chez les parlementaires comme le notait Agnès Thill) et grâce à l’influence des grands groupes économiques et financiers (l’industrie bio-technologique y voyant d’ailleurs son intérêt).

Pour tous ces puissants, la promotion du droit à l’enfant est justifiée par la nécessité de suivre le Progrès et il n’est pas utile de répondre aux arguments des défenseurs des droits de l’enfant : il suffit de les faire taire. Rappelons quelques faits symptomatiques de cet état d’esprit. A Bordeaux en octobre 2019, sous la pression d’un syndicat étudiant bien introduit, une conférence de Sylviane Agacinski devant aborder des sujets de bioéthique a été annulée par la présidente de l’Université sans être reprogrammée en dépit des promesses. Début 2020, une campagne d’affichage de l’association Alliance Vita promouvant la maternité et la paternité a été retirée après 2 jours de façon totalement arbitraire par la puissante société MédiaTransport (sa Directrice Générale a refusé d’obtempérer à une décision de justice, arguant d’une prétendue neutralité, tout en relayant sur son compte officiel Twitter un article du journal Tétu). Concernant la GPA, nous avons eu droit à l’automne 2018 à sa promotion dans un livre encensé par tous les médias (et la Une dans Paris-Match).

Si la loi était votée, on créerait un droit spécifique pour « prendre en compte la souffrance » de certaines femmes conduisant à terme à une dépénalisation de la GPA pour prendre en compte d’autres « souffrances » : la logique est implacable malgré les dénégations des ministres et l’aveuglement de hautes personnalités du Sénat. Une campagne de banalisation de la GPA vient d’ailleurs d’être confirmée par la Cour de Cassation elle-même.

C’est pourquoi, Monsieur le Sénateur, je vous demande de ne pas voter une loi promue par les puissants qui, dans une société déjà bien fracturée, irait contre la famille et à l’encontre du bien commun.

Rémi Sentis

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