Sédation profonde continue, l’euthanasie cachée.

Contre le dérèglement bio-éthique, participons à la Marche pour la Vie du 25 janvier.

Le rapport Claeys-Leonetti est éloquent. Dans la  ligne de l’avis du CCNE (d’octobre 2014) il demande que l’on puisse appliquer « une sédation profonde jusqu’au décès » et cela en vue « d’une citoyenneté totale, y compris jusqu’au dernier instant de sa vie [qui] doit déboucher vers la reconnaissance de nouveaux droits ». Les auteurs proposent une future loi avec deux points principaux.

Point 1. « A la demande du patient d’éviter toute souffrance et de ne pas prolonger inutilement sa vie, [on prévoit] un traitement à visée sédative et antalgique provoquant une altération profonde et continue de la vigilance jusqu’au décès associé à l’arrêt de l’ensemble des traitements de maintien en vie »

Nous voici donc face à une euthanasie qui ne dit pas son nom : par une sorte de tour de passe-passe, on introduit une sédation profonde continue jusqu’à la mort. Claeys affirmait dans Libération le 26 novembre que « le but est d’aider à mourir et précisait que cela ne doit durer trop longtemps« . En fait, la sédation en phase terminale, envisagée dans la loi Léonetti de 2005, assumait le double effet (soulager la douleur au risque d’accélérer la survenue de la mort) ; avec ce texte elle se trouverait mélangée, comme dans une salade empoisonnée, avec la sédation euthanasique.

Point 2. Les directives anticipées du patient « s’imposeront au médecin sauf cas limitativement énumérés par la loi. Le médecin en charge du patient ne pourra déroger à la volonté du malade que si les directives anticipées sont manifestement inappropriées ».

Ici c’est l’objection de conscience des médecins qui risque d’être balayée.

Il y a en fait un risque majeur de vouloir faire en sorte que la loi réponde à tous les cas de figures. Face à la mort, il y aura toujours (et c’est heureux) des cas non prévus où le doute existe, où le médecin doit prendre des décisions en son for interne en écoutant à la fois le patient et sa conscience. Il faut savoir reconnaître que la technique ne peut pas tout qu’elle est impuissante face à la mort et que celle-ci est un passage mystérieux .

Comme le dit la Confédération des AFC, si ce projet devient loi, cette zone ténue entre « donner la mort » et « soulager jusqu’à la mort » s’atténuera encore plus, au risque de préparer les esprits à un basculement vers un droit à mourir.

Certains demandent déjà que la future loi s’oriente dans cette direction et balaye la loi d’avril 2005 qui, elle, était bien équilibrée (celle-ci n’est d’ailleurs pas encore bien connue par tous les acteurs du monde de la santé).

Nous manifesterons donc le 25 janvier à Paris pour demander que l’on respecte la vie de la conception jusqu’à la mort naturelle et qu’on ne bouscule pas la loi de 2005.

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Annexe.  Position de Mgr d’Ornellas

Mgr d’Ornellas (prés du groupe de travail au sein de la C.E.F. sur la fin de vie) tout en étant soulagé que l’euthanasie le suicide assisté ne soit pas évoqué dans le texte, a pris position critique sur le rapport Claeys-Leonetti. Voici les principaux extraits du texte de Mgr d’Ornellas.

Comme les Rapports précédents, [le rapport] demande avec insistance un développement accru des soins palliatifs et de la formation à ces soins. Il n’entre pas dans l’euthanasie ou le suicide assisté qui, il est vrai, sont contraires à l’éthique médicale et au principe républicain de fraternité.

(La référence aux rapports précédents qui sont laissés lettre morte depuis 3 ans montre que l’auteur n’est pas trop dupe de ces souhaits.)

1. En supprimant la référence à l’effet secondaire, la proposition de loi introduit une incertitude sur l’objectif poursuivi par le médecin lorsque, à la demande du patient, il met en place « un traitement à visée antalgique et sédative jusqu’au décès ».

2. Le Rapport évoque un « nouveau droit » du patient : la sédation profonde et continue, lorsque le patient demande l’arrêt d’un traitement, arrêt qui engage son pronostic vital… Mais ce nouveau droit ne supprime pas les causes de ce « mal-mourir ». Ce n’est pas ce droit qui engendre une juste attitude vis-à-vis de la mort. Il risque de multiplier les demandes d’une sédation profonde jusqu’au décès.

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